PARALPINISME





PARALPINISME

APRÈS LE SUCCÈS DES DERNIÈRES ÉDITIONS, NOUS VOUS PROPOSONS À NOUVEAU L’ASCENSION DU MT BLANC ET D’AUTRES COURSES.

Programme: Un projet de haut(s) sommet(s) ? Nous vous aidons à le concrétiser, contacter-nous !
En collaboration avec Jean-Yves Frediksen, guide de haute-montagne et auteur de plusieurs premières dans le monde entier

Cumulus sur le toit de l’Europe

Après nos essais réussis de 2004 et 2005, 2006 : nouvelle année, nouveaux stagiaires… pour un même défi : atteindre le sommet et voler depuis le Mont Blanc.

Huit parapentistes nous ont donc confié leurs ailes, cette année encore, afin de les préparer physiquement, techniquement et mentalement à l’alpinisme et aux vols de Haute Montagne.

Les premiers WE de préparation nous ont permis d’évoluer dans le bassin de la Mer de Glace puis les premiers 4000 : Bishorn (4156m) et Grand Paradis (4061m). Au terme de cette approche, chacun avait pour mission de continuer sa préparation pour l’ultime rendez-vous de début septembre.

08-12 septembre 2006

Vendredi : Six candidats répondent à l’appel. Météo, état physique de chacun, adaptation de la course au groupe… c’est dans le véhicule qui nous emmène vers les Alpes que Jean Yves et moi finalisont le programme du lendemain : notre 1er sommet sera le Breithorn (4164m).

Samedi : Zermatt-le refuge. A la sortie de la télécabine, la pente enneigée, le soleil et le vent nous invitent à déplier les voiles et à rejoindre en volant le refuge.

Dimanche : le Breithorn. Nous gravissons le sommet et décollons pour 3000m de dénivellation face au Cervin et un posé à Zermatt. Nous reprenons rapidement la direction de Chamonix. Point météo : pas très optimiste… mais le groupe est bien décidé à conquérir le Mont Blanc (avec ou sans parapente !). L’appel des cîmes est le plus fort et nous nous retrouvons sur l’arête puis au Refuge des Cosmiques (3613m) : nouveau point météo avec notre routeur (Eric, moniteur de l’école, resté dans les Vosges). L’orage éclate et nous décidons de reporter la tentative au mardi. Nuit réparatrice pour tous : notre organisme s’habitue progressivement à l’altitude ; Jean Yves et moi nous levons tout de même à 1h00… si jamais…, mais le mauvais temps nous dissuade de toute tentative ; ce sera donc une grasse matinée jusqu’à 6h30 pour le groupe !

Lundi : Course d’arête (celle des Cosmiques cotée AD) : la neige qui continue à tomber crée l’ ambiance hivernale pour ce mixte quelquefois athlétique. Les nuages se déchirent et les 1000m de face Nord verticale rappelle à certains que si le vertige n’existe pas en parapente, il peut être présent en alpinisme. Nous pouvons voir depuis Hellbronner que les chutes de neige ont effacé la trace de montée au Mt Blanc, une cordée renonce en haut du Tacul dans le labyrinthe de séracs et une autre est bloquée au dessus de la pente terminale … Retour au refuge par l’arête de l’Aiguille du Midi que notre expérience rend désormais bien moins impressionnante que lors du 1er WE de préparation !

La fin d’après-midi est tactiquement basé sur le repos … , chacun se plonge dans ses pensées, ses rêves … Jean Yves et moi avons les nôtres : faire la trace, risque de coulées, fatigue du groupe, m.a.m., météo, …

Nouvelle analyse météo après le repas : on tente le sommet demain.

Mardi : Départ à 2h00. Certains passages de la montée au Tacul nécessite l’usage technique des pointes avant ; les mollets chauffent ; et malgré la charge peu commune (10 à 12 kg soit 2 fois plus que la plupart des cordées rencontrées) nous sommes en 2h30 sur l’épaule du Tacul (4150m).

La brèche du Maudit (4345m) et sa pente terminale à 60°, sous le soleil levant, mettent un terme aux difficultés techniques. A partir de là, place au physique et au mental…si le m.a.m (mal aigu des montagnes) ne met pas son grain de sable… Sylvie et Alain, qui avaient volé du sommet en 2004 sont les premiers atteints : ils choisissent de profiter des conditions et d’une zone favorable pour assurer une descente ailée. Nous les regardons s’envoler en espérant que le reste du groupe fera le sommet… et que le vol sera possible ! Les cordées reprennent leur rythme lent… le sommet, visible depuis longtemps, paraît ne jamais se rapprocher…

Mardi 12 septembre… 9h30…

nous y sommes, la vue à 360° au dessus de tout nous le confirme : nous sommes au sommet du Mont Blanc ! Passé le temps de la contemplation, il faut profiter des conditions favorables : le trop lourd fardeau devient l’engin magique qui va remplacer une descente épuisante par une heure de vol dans une ambiance unique. Concentration pour Olivier, Gérald, Bart, Nico qui décollent en laissant échapper leurs cris de joie alors qu’ils survolent nos traces de montée. Si, en 2004, Jean Yves et moi avions volé en biplace, cette année, c’est seul qu’il s’élance, heureux de pouvoir inscrire ce vol mythique à son palmarès débutant d’homme volant. A sa place, un autre guide, Cédric, pour qui ce sera un baptême en parapente inoubliable ! Jean Yves décolle sans problème, suivi par notre biplace ; ma proposition de passer par l’envers des Aiguilles est de suite adoptée et notre descente à 3 nous permet de survoler puis de côtoyer les plus fameux sommets et voies du Mont Blanc…

Chamonix : Retour sur terre, nous posons à côté du reste du groupe. Après l’effervescence liée à l’action, après l’excitation , le rêve devenu réalité laisse la place au rationnel : on l’a fait ! Désormais plus de corde reliant les cordées mais un lien invisible reliant tous les acteurs de cette aventure inoubliable.

En plus, pour Jean Yves et moi un challenge incroyable sur ces 4 jours : deux vols depuis des 4000, dont le Mont Blanc par la voie des 3 Monts avec l’arête des Cosmiques en bonus !

Et si Jean Yves avait raison : 2004 était pour le mythe, 2006 sera pour la légende…

Denis MAIRE

Partcipants : Sylvie KUSZLA, Alain MARCOT, Olivier KIEFFER, Barthélémy MOUROT, Gérald AMANN, Nicolas POUSSIN, Sandrine et Philippe VOIRIOT.

Encadrants : Denis MAIRE (Ecole de parapente Cumulus), Jean Yves FREDRICKSEN (Guide de Haute Montagne, originaire de Ventron), Cédric GRAND (Guide de Haute Montagne)

CUMULUS AU SOMMET DU MONT BLANC

Le mythe n ‘est pas loin. Décoller du Mont Blanc : un rêve partagé par huit parapentistes de Cumulus, (Sabine Gamere, Sylvie Kuszla, Brigitte et Dominique Jacquet, Dominique Leimacher, Julien Français, Bruno Bergaentzle, Alain Marcot ), encadrés par Denis MAIRE. DTE Cumulus Vosges et Jean Yves Fredricksen guide de haute montagne.

Expérience individuelle, performance, exploit … bien sûr : en s’engageant dans une telle aventure, c ‘est son propre Mont Blanc que l’on cherche à gagner; et chacun d’entre nous peut dire aujourd’hui : « mon Mont Blanc à moi » … 10 Mont Blanc différents, et pourtant … Démarche volontaire et solitaire mais aventure collective : en effet, si le rêve est devenu réalité et si la réussite a été totale, c’est bien parce que le groupe a existé, cimenté par la conscience commune que tous avaient de participer à une aventure exceptionnelle et par le soutien et la confiance que nous ont témoignés Denis et Jean-Yves.

Une préparation sur trois mois et plusieurs week-end a fait découvrir à la plupart d’entre nous un univers nouveau: la haute montagne – Aiguille du midi des grands (3100 m.), Diablerets (3200 m.), Allalinhorn (4099 m.), Rimpfischhorn (4200 m.) – et une pratique tout aussi nouvelle : le paralpinisme.

Supporter sans rien dire, et même avec le sourire, plus de 10 h. de marche le plus souvent dans la pente, la neige, la glace, le froid … ; apprendre à se déplacer avec des chaussures encombrantes et des crampons quelques fois malveillants ; pester – et pas toujours intérieurement – contre le poids écrasant du sac – même allégé – ; accepter d’être encordé à l ‘autre et s ‘ adapter à son rythme … cela n’avait rien d’évident, mais les difficultés ont été compensées par le plaisir, souvent ludique, de la découverte et de l’expérience acquise.

« Nous n’avions pourtant pas frotté de lampe magique ; nous n’avions pas invoqué les puissants esprits du vent. Une bonne étoile est peut-être passée par là … »Tu as raison Sabine : même le ciel nous était favorable. La météo du premier w.e. de septembre annonçait des conditions idéales : soleil, vent de N. E., moins de 10 km/h

Samedi 04/09. Chamonix, Les Houches, le téléphérique et le TMB jusqu ‘ au Nid d’Aigle, puis 1500 m. de dénivelé pour accéder au refuge du Goûter et 6 h. de marche.

Nous sommes tous au rendez-vous ; deux guides ( Pierrot et Ludo) nous rejoignent pour assurer des cordées de deux maximum. La marche, la longue marche dans la caillasse commence. Cela semble encore facile, mais ce n ‘ est pas fait pour durer. Les cailloux deviennent rochers, la pente augmente, l’oxygène diminue. Et Jean-Yves qui annonce des passages dangereux : il va falloir presser le pas … Pardon ? Presser le pas ? Ce n’est pas possible ! Si : les quatre cordées y arrivent. Et si les coeurs tapent très fort, ce n’est pas dû aux grondements plus ou moins lointains de la montagne qui nous prévient qu’elle roule ses pierres, mais bien à l’effort inhumain qu’ il nous faut fournir. Quant au pierrier : dernier effort interminable et insensé avant une bonne bière.

Refuge du Goûter. Installation : les uns se reposent, d’autres « testent les latrines ». Repas : les uns mangent comme quatre, d’autres du bout des dents.

Nuit : les uns dorment, d’autres moins.

A l’écart, Pierrot et Ludo s’inquiètent du lendemain : un repli stratégique ? décoller du dôme du Goûter ? Le sommet pour tous, ils n’y croient pas vraiment, n’est-ce pas ? Mais c’est qu’ ils ne nous connaissent pas !

Dimanche 05 09. Réveil 2h30, départ 3h30.

Refuge du Goûter- dôme du Goûter 2h. de marche.

Après le gris et la dureté des rochers de la veille, le blanc de la neige dans laquelle nos crampons essaient de trouver prise. L’effort est différent, mais tout aussi intense et dur. Et lors de la courte pause au dôme, la question muette « Et si on décollait d’ici ? » a dû traverser quelques esprits. Mais il fait trop nuit, trop froid pour attendre que le jour se lève.

Alors on continue.

Dôme du Goûter- Vallot 1h. Deuxième déco possible. Nous sommes à environ 4400 m. et il reste environ 2h30 de marche.

La fatigue est là, bien là ; les pas diminuent, le coeur accélère, les jambes sont lourdes, la voile aussi, de plus en plus. Nausée, équilibre chancelant, voire envie de dormir sont le lot de quelques-uns uns alors que d’autres affichent encore une énergie enviable. Mais Denis et Jean-Yves excellent à motiver l’ensemble de la troupe. Et le sommet est là qui s’offre à nos yeux, étincelant sous le soleil, comme un encouragement à poursuivre l’ascension.

Alors, tête baissée à regarder les traces et à compter les pas, ou regard conquérant adressé au sommet… on continue … sur cette arête blanche et fuyante qui n’en finit pas.

Le sommet. Enfin nous y sommes ! Tous les huit ou plutôt les douze ! 9h pour les premiers, 9h30 pour les derniers. Au sommet du Mont Blanc ! nos parapentes à côté de nous ! Et à l’horizon de notre regard circulaire, un espace sans limites. Au-dessus : le ciel, au-dessous : les dômes enneigés, les arêtes rocheuses, d’ autres sommets … timides, et en bas Chamonix que l’on devine … Grandiose. Bouffée de bonheur incompréhensible qui tend à faire oublier l’effort fourni, mêlé d’une fierté légitime et d’une humilité grandissante : le parapentiste sait que l’air ne doit pas être un ennemi à combattre mais un compagnon de jeu dont il faut accepter les ruses et les sautes d’humeur ; nous venons d’apprendre qu’il en est de même pour la montagne.

Préparer sa voile et décoller dans un dernier effort … léger, aérien – même crampons aux pieds- !

Quant au vol, ce qui a traversé le corps et l’esprit des uns et des autres, il est impossible de le raconter ; il faudrait 10 récits. Chacun était rendu à une solitude émerveillée, pleine de sensations exacerbées par l’altitude, le froid, la fatigue, et le bonheur surtout de voler à 4800 m. . Durée de vol ? conditions météo ? distance ? aucune importance : c’était un vol, un vrai vol où seul comptait le plaisir de faire corps avec sa voile, de jouer avec les éléments dans un décor sublime. Un vrai vol, aboutissement de tant d’autres vols sur nos sites plus ou moins habituels ; le premier peut-être …

… parce qu’il avait été préparé, espéré, désiré, et que, même réalisé, il reste de l’ordre du désir : celui de recommencer, ici ou ailleurs …

S. K.

CONDITIONS

Brevet de pilote, bonne condition physique.

DATES

21 au 23 juin 2019

TARIFS

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